Etoile du Congo sur le toit du football brazzavillois
C’est fini, bien fini! Le rideau est tombé, dimanche 7 octobre 2007, à Massamba-Débat, sur le championnat de football de Division 1 de Brazzaville, avec l’épilogue de la phase de play-off. Il s’est donné Etoile du Congo «Nguma mokonzi ya terrain» pour champion. Grâce à sa meilleure différence de but (+6 contre +1), puisque Etoile du Congo (16 points) termine avec le même nombre de points que son dauphin, Club 57 Tourbillon.
(La formation d’Etoile du Congo sacrée champion de Brazzaville pour la énième fois)
Ce championnat aura été de loin le plus indécis. Sans être trop spectaculaire, la phase de play-off a amené plus d’un férus brazzavillois de ballon rond à s’interroger, à scruter l’horizon, à se gratter la tête, à s’arracher les cheveux. Parce que avare d’indications. Un regroupent à la tête du classement a fait que le champion soit connu, seulement, à la dernière journée. A l’issu des rencontres Saint-Michel de Ouenzé-Club 57 Tourbillon (3-1) et Etoile du Congo-CARA (0-0). L’équipe qui voulait le plus le titre l’a obtenu. En perdant contre Saint-Michel de Ouenzé, Club 57 Tourbillon, le leader, s’est refusé l’auréole communale, tandis que Etoile du Congo a franchement joué la pièce.
Des tricheurs dans l’arène? Un dirigeant de Club 57 Tourbillon nous a soufflé à l’oreille: «je ne suis pas devin, mais mes joueurs ne gagneront pas le titre… ». Une heure et demi plus tard, son équipe est tombée lourdement. Des équipes seraient-elles descendues sur la pelouse pour ne pas gagner?
Une explosion de colère, aussi, dans les gradins. A la fin d’Etoile du Congo-CARA, des chaises ont été arrachées. Elles ont atterri sur l’aire de jeu de handball. Des maladresses supposées d’arbitrage pouvaient-elles susciter une si violente réaction de la part des Aiglons, qui se sont sentis lésés? Le sport exige du pratiquant et du public une dose de fair-play. D’où la nécessité pour tout sportif de canaliser son enthousiasme et, malheureusement, aussi, sa colère.
Mais, un arbitrage équivoque peut, aussi, être capable de conflagration. C’est ce qui arrive, hélas, parfois, sur les terrains congolais. De telles exhibitions vont-elles émouvoir, enfin, ceux qui gèrent des hommes légers, incapables ou corrompus? Les vrais férus de football veulent que le spectacle qui leur est offert soit de véritables empoignades sportives. Où l’on recherche l’exploit technique, le résultat, mais aussi le fair-play.
(Des joueurs de CARA, abattus après le match nul face à l’Etoile du Congo)
Mais, le championnat a-t-il bouclé sa phase de play-off? Difficile à affirmer puisque on attend l’avis d’homologation de la rencontre Diables-Noirs-AS Police. Parce que, samedi 6 octobre, elle s’est terminée plus tôt que prévu.
Que s’est-il passé? Une explosion de colère des Policiers contestant le penalty converti en trois temps par Diables-Noirs. Leur gardien a repoussé deux fois le ballon dans les pieds de Tsoumou-Likibi, avant que Gildas Ngo le pousse, définitivement dans la cage: 1-0, pour Diables-Noirs. Joueurs, encadreurs techniques et dirigeants, chauffés, s’envolaient vers l’arbitre John Rollin Ebatta. Le service d’ordre faisait irruption sur le terrain.
Pour arracher le pauvre arbitre des mains d’hommes excités. Le match ne reprit pas, l’arbitre ayant pris le chemin des vestiaires, protégés par d’autres policiers, neutres ceux-là, munis de boucliers pour parer aux jets de pierres. Les choses étant ce qu’elles sont, aux organisateurs d’en tirer les conséquences…
Comme on le voit, il y a eu beaucoup d’amertume, au sortir de la dernière journée.